L'écriture

Le déclic

La préparation

Les débuts : écrivain et salarié

La bataille des éditeurs

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 Le déclic

Clive travaillait dans la publicité quand l'idée lui vint d'écrire. Il commençait à se lasser du milieu où il vivait, et aspirait à faire autre chose. Ce fut en fait Barbara qui, indirectement, provoqua le déclic. Elle occupait alors un poste de nuit à la police locale, où elle s'occupait des femmes détenues. Elle s'occupait des enfants dans la journée, et Clive prenait le relais le soir. Passant ses nuits seul, il cherchait une occupation. L'idée vint immédiatement : écrire un livre.

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La préparation

Clive avait tout préparé dès le départ. Ne se sentant pas l'étoffe d'un Victor Hugo, il choisit d'écrire une série de livres de poche, le genre de livre qu'on lit dans les transports en commun ou à la plage, plus pour se détendre et se divertir que par recherche littéraire. Il se mit à étudier les héros de série tels que l'inspecteur Dumas d'Edgar Poe, Sherlock Holmes de Conan Doyle, Bulldog Drummond, Sam Spade, Phillip Marlowe, Mike Hammer, Matt Helm, James Bond... Il lui fallait créer un héros nouveau et différent, la compétition avec les auteurs déjà célèbres étant perdue d'avance. En s'inspirant largement de son vécu, il eut l'idée d'un héros travaillant sur et dans l'eau, pour le compte d'une grosse agence nationale. Le concept de Dirk Pitt était né ! Clive Cussler planifia tout de suite les bases de son oeuvre : le héros, ses collègues et amis, son travail... En somme, tout ce qui permettait de faire plusieurs histoires à suivre sans fausse note, dans un environnement suffisamment riche et constant. Il commença alors son premier roman : "Vortex".

Clive savait qu'il fallait qu'il se trouve d'abord un style avant de se lancer. Pour ses deux premiers romans, il s'inspira de Alistaire McLean.

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Les débuts : écrivain et salarié

Lorsque Cussler commença à écrire, il travaillait encore comme salarié d'une agence de pub. Il écrivit d'abord "Vortex", puis occupa le poste de caissier dans un magasin de plongée pendant un an, et écrivit "Mayday !" derrière le comptoir.

Il chercha d'abord à contacter directement des éditeurs, mais n'arriva à rien. Il lui fallait se trouver un agent. Or, il savait fort bien que trouver un agent n'était pas chose facile, puisque ceux-ci reçoivent chaque semaine un nombre ahurissant de manuscrits d'écrivains débutants, et il devient donc très difficile de sortir du lot. Il décida de s'inventer un agent, et fit faire une centaine de pages et d'enveloppes à en-tête, au nom de la "Charles Winthrop Agency", domiciliée à l'adresse de ses parents. Il fit une liste d'agents à contacter, et envoya un courrier au premier de la liste, Peter Lampack, en se présentant comme le fictif Charles Winthrop. Il expliquait dans ce courrier que lui, Charles Winthrop, trouvait deux manuscrits de Clive Cussler intéressants, mais ne pouvait s'y consacrer car il comptait prendre bientôt sa retraite. Il demandait donc à Peter Lampack de regarder si ces manuscrits l'intéressaient. Lampack répondit positivement, et demanda à voir les manuscrits. Trois semaines plus tard, Cive recevait un courrier de Peter Lampack demandant une entrevue avec Clive Cussler pour signer un contrat ! Il venait donc de se trouver un agent ! Il signa, et laissa tout tomber : alors qu'aucun roman n'était encore édité, il quitta son job, vendit sa maison, son bateau, stocka ses meubles et acheta une Mercury et une caravane, et partit sur les routes avec sa petite famille, pensant qu'il trouverait un petit boulot à temps partiel qui lui permettrait de subsister en écrivant son prochain roman. Cela se passait en 1970. La famille s'installa finallement dans le Colorado, et Clive commença "Iceberg".

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La bataille des éditeurs

Clive signa un contrat avec Peter Lampack, son agent, en 1970. Celui-ci devait donc maintenant trouver un éditeur pour "Mayday !" et "Iceberg". Malgré ses efforts, il ne parvenait pas à placer ces deux manuscrits, et Clive dut finalement retrouver du travail en attendant de vivre de sa plume. Le temps passa, Clive fit merveille dans une petite agence de Denver, puis fut finalement mis sur la touche par un nouveau directeur financier avec qui il était en conflit permanent en 1973. Alors qu'il se retrouvait à nouveau sans emploi, Peter Lampack trouva enfin un éditeur : une modeste maison d'édition de livres de poche appelée Pyramid (rien à voir avec les éditions Laffont), qui acheta les droits de "Mayday !" pour 5000 $. Il en fut imprimé 50 000 exemplaires, dont 32 000 furent vendus. Le livre était vendu 75 cents à l'époque, mais un exemplaire de ces collectors se vend aujourd'hui plus de 300 $ ! Il reçut plus tard un courrier des Mystery Writers of America, qui lui annonçait que "Mayday !" était nominé parmi les 5 meilleurs livres de poche de 1973 !

Moins d'un an plus tard, Dodd Mead achetait les droits de "Iceberg" pour 5000 $. Clive Cussler sentait enfin qu'il se faisait sa place. Il en fut imprimé 5000 et vendu 3200. Ces versions rarissimes s'arrachent aujourd'hui pour plus de 1000 $ !

Clive écrivit ensuite "Renflouez le Titanic !" et envoya le manuscrit à Peter Lampack, qui l'envoya à Dodd Mead. Le refus de l'éditeur revint dans les 10 jours qui suivirent. Le coup fut très rude pour Cussler. Peter renvoya le roman à Putnam, qui l'accepterait contre d'importantes modifications. Cussler refusa de modifier son roman aussi profondémment, et les droits furent finalement achetés par Viking Press, qui en donna 7500 $, et ne demanda que de petites retouches. Puis un miracle eut lieu : un éditeur de MacMillan de Londres rendit visite à un ami chez Viking Press, et entendit parler du livre. Il demanda à lire le manuscrit, qui lui plu, et voulut en acheter les droits. Par chance, Peter Lampack avait revendu les droits de "Iceberg" à Nick Austin, de la maison d'édition Sphere à Londres. Sphere voulut acheter le roman également, et dut mener avec l'énorme MacMillan une vente aux enchères farouche. Finalement, ce fut Sphere qui l'emporta, et acheta les droits de "Renflouez le Titanic !" pour 32 000 $, ce qui constituait une belle somme pour l'époque.

Clive Cussler sentait que les choses tournaient en sa faveur, et prit un gros risque. Il réussit à racheter les droits de "Mayday !", qui n'était plus publié, à Pyramid. Au même moment, Dodd Mead l'informait que Playboy Publications offrait 4000 $ pour racheter les droits de "Iceberg". Ces 4000 $ auraient été partagés entre Clive Cussler et Dodd Mead. Mais Clive demanda à Dodd Mead de lui revendre les droits exclusifs de "Iceberg" pour 5000 $. Ce geste surprit tout le monde, mais Dodd Mead accepta, puisque qu'il gagnait 3000 $ de plus dans cette affaire. Clive prenait de gros risques, puisqu'il n'avait à cette époque que 400 $ en banque ! Il vendit tout, s'endetta, et remit le chèque de 5000 $ à Dodd Mead en temps et en heure.

Le succès britannique de "Renflouez le Titanic !" franchit l'Atlantique, et Peter Lampack lança une vente aux enchères des droits pour ce roman aux Etats-Unis. Le gagnant fut finalement Bantam Books, qui acheta les droits pour 840 000 $ ! Onze ans après avoir tapé ses premiers mots sur une vieille machine à écrire Corona dans la chambre de son fils dans leur mobil-home de Costa Mesa en Californie, Clive Cussler parvenait enfin au rang d'écrivain reconnu.

Un peu plus tard, Bantam Books apprit avec surprise que "Renflouez le Titanic !" était le troisième livre d'une série. Par crainte que Cussler ne vende les droits de "Mayday !" et "Iceberg" à un autre éditeur, Bantam les lui racheta pour 40 000 $ chacun, à la condition qu'il ne soient plus publiés. Fort heureusement, un éditeur de Bantam les lut, et il fut décidé de les republier. Il en fut vendu des millions d'exemplaires dans le monde entier.

La famille Cussler put enfin vivre dans un confort certain, et Clive repris l'écriture pour attaquer "Vixen 03". Mais auparavant, il partit à New York avec son épouse pour rencontrer Peter Lampack. Ils arrivèrent au moment où celui-ci venait de négocier avec Lord Grade et Martin Stager pour l'adaptation au cinéma de "Renflouez le Titanic !". Pour fêter l'évènement, ils partirent dîner en ville. Clive décida alors de révéler à Peter Lampack la supercherie de la "Charles Winthrop Agency" qui lui avait permis d'obtenir son contrat avec lui (voir les débuts ci-dessus). Peter fut estomaqué : il pensait que Charles Winthrop était un agent qu'il avait rencontré dans un cocktail alors qu'il avait trop bu, et ne parvenait pas à se rappeler son visage ! Aujourd'hui encore, Clive et Peter sont restés de bons amis, et leur relation auteur-agent est l'une des plus longues de l'histoire de la publication.

Clive termina "Vixen 03" et en vendit les droits à Viking Press, qui pensait en faire une affaire intéressante. Malheureusement, la maison d'édition fut rachetée par Penguin, une maison d'édition étrangère dirigée dans un tout autre esprit. Plusieurs auteurs quittèrent l'éditeur suite au changement radical de la politique de Viking Press. Cussler voulait partir aussi, mais l'éditeur conservait des droits sur ses prochains romans. Il ressortit de ses archives un petit manuscrit désastreux qu'il avait écrit juste après "Renflouez le Titanic !", sur le monde fou de la pub à Denver. La chose s'intitulait : "I went to Denver but it was closed" (Je suis venu à Denver, mais c'était fermé) Il fit parvenir le manuscrit à Viking Press, qui décida de rompre son contrat immédiatement ! Il vendit alors les droits à Bantam, qui acheta également "L'incroyable secret".

Bantam demanda à Cussler quel était le lien entre "L'incroyable secret" et le reste de la série. Clive révela alors l'existence de "Vortex", qui dormait non publié sur l'une de ses étagères. Bantam voulut aussitôt voir le manuscrit. Peter Lampack était réticent, et pensait que ce livre détruirait Clive Cussler tant il était mauvais. Cependant, Clive reprit le manuscrit, le relut et le corrigea, et l'envoya à Bantam malgré les inquiétudes de Peter. Bantam accueillit favorablement le roman et voulut le publier. Peter Lampack décida de partir en vacances en Jamaïque pour ne pas être là quand le livre détruirait la réputation de Cussler. Finalement, Clive envoya un télégramme à Peter à son hôtel pour lui annoncer que "Vortex" venait d'être classé deuxième meilleur roman de poche par le New York Times !

Plus tard, Clive Cussler dîna avec le président de Bantam. Il lui avoua qu'il était heureux d'avoir tous ses romans publiés chez un même éditeur, et qu'il aurait été prêt à gagner moins d'argent pour y parvenir s'il l'avait fallu. Cela surprit le président, qui lui avoua qu'il était prêt à lui donner plus ! Par la suite, Clive termina "Panique à la Maison Blanche", et l'envoya chez Bantam. Etrangemment, ceux-ci proposèrent moins que pour "L'incroyable secret", ce qui offusqua Cussler et Peter Lampack. Après avoir renégocié, ils obtinrent finalement les mêmes royalties que pour les autres romans, mais ce comportement insensé de l'éditeur fit penser à Cussler qu'il était temps d'en changer. Il partit finalement chez Simon & Schuster, qui lui offrit beaucoup plus. Il restera désormais chez cet éditeur, qui traite Cussler comme un auteur qu'il faut à tout prix conserver. Les romans qui suivront seront publiés sans problème particulier.

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